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Ouvrage un peu décousu (mais le titre nous avait
prévenu) qui reprend à la fois les
concepts de base de la création typographique et un apperçu
de la production d'un des géants de la typographie du XXe siècle.
Richement illustré, il présente
certaines des théories les plus originales de Frutiger (la comparaison
des grandes familles de caractères et des modèles de chaussure
et ainsi, comment dire, assez singulier).
Il faut suivre le contenu de cet ouvrage de culture
typographique comme une conversation « à bâtons rompus
», le soir, entre amis, au coin du feu. D'où le titre.
Adrian Frutiger fait le tour d'un certain nombre de notions
de base qu'il faut connaître : comme l'origine de l'écriture
et son évolution, l'apparition des caractères typographiques
et leur évolution formelle influencée par les techniques
d'impression et les « modes », du XVe siècle à
nos jours ; comme le processus de lecture, les critères de lisibilité
et les différentes façons de lire ; les grandes familles
de caractères ; les règles à suivre aujourd'hui
pour la conception d'une police numérisée.
Il présente ensuite quelques-uns des caractères qu'il
a créés, dans le but d'expliquer ce qu'ils ont précisément
apporté à la typographie, et d'en retenir les enseignements.
On aborde ainsi l'épopée de l'Univers
(la déclinaison de 21 séries d'un même caractère
prévue dès le départ de la conception, ce qui ne
s'était alors jamais vu dans l'histoire de l'imprimerie), puis
le Roissy (pour la signalétique de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle,
caractère devenu plus tard le Frutiger),
ensuite l'OCR-B (caractère de reconnaissance
optique pour les ordinateurs, devenu standard international [1972] dans
le domaine bancaire et financier), et enfin l'adaptation aux techniques
contemporaines de composition et de reproduction d'un caractère
non latin, d'une tout autre culture que la nôtre : le Devanagari
(issu du Sanskrit), écriture officielle de l'Inde.
Pour terminer ce tour d'horizon, il aborde la création des
logos.
Adrian Frutiger, est l'un des plus grands typographes
de notre temps. Par cet enseignement « à bâtons
rompus », il transmet le résumé de son expérience
professionnelle, se considérant avant tout (et très humblement)
comme un maillon d'une chaîne culturelle, avec des maillons avant
lui dont il est (comme nous tous) l'héritier, et des maillons
après lui, représentés par les jeunes générations
de typographes, dont certaines réalisations l'émerveillent.
Introduction
Enseigner et apprendre, le chemin
de l'invention
- Naissance de l'alphabet
- Évolution schématique du phonogramme
A
- L'origine de notre alphabet est l'écriture
phénicienne (1200-1100 avant notre ère)
- L'apparition des minuscules
- Évolution du dessin des caractères
sous l'influence des copiste
- L'écriture carolingienne, dite « Caroline
»
- De la calligraphie gothique. à la typographie
gothique
- De l'écriture humanistique. à la typographie
humanistique
- Invention de l'italique typographique
- La lettre gravée sur cuivre
- La lettre dessinée et lithographiée
- Les principales graphies historiques de la lettre
manuscrite
Les grandes familles de caractères
- Les principaux points de repère historiques
: les écritures « Elzévir », les Classiques,
les Égyptiennes, les Antiques et les caractères de fantaisie.
- Influence des techniques d'impression sur la forme
des caractères :
- le procédé d'impression typographique
(vers 1444-vers 1970)
- le procédé d'impression de gravure
sur cuivre (apogée au XVIIIe siècle)
- le procédé d'impression lithographique
(à partir de la fin du XVIIIe siècle)
- le procédé d'impression offset (à
partir des années 1960)
- Les écritures sans empattements (Antiques
ou Linéales)
- L'apparition de formes de lettres inhabituelles dans
le paysage esthétique de l'écriture
Le processus de lecture
- Les critères de lisibilité
- Diverses façons de lire
- Les caractères avec et les caractères
sans empattements
- Une comparaison : l'écriture et le confort
de la cuillère
- La comparaison contraire
- Une autre comparaison : l'écriture et la chaussure
- Les écritures de « fantaisie »
La conception d'une police de caractères
- L'importance des vides dans l'architecture. comme
dans l'écriture
- L'alternance des pleins et des vides
- Le rythme paisible des caractères latins de
la Renaissance
- La beauté réside dans le traçé
à la main
- La lettre est modelée sur une trame construite
- Éléments à déterminer
lors de la création d'un caractère
- Les éléments constitutifs d'une police
de caractères numérisés
Les écritures dessinées
par Adrian Frutiger
- Extrait d'un entretien avec Marcelle Charrière
- Les 21 séries de l'Univers
- L'Univers dans la typographie, par Emil Ruder, 1961
- L'Univers : une déclinaison typographique
cohérente
- Voici comment on travaillait 30 ans avant l'ordinateur
- En son temps, l'Univers a été le point
de départ de nouvelles possibilités de composition typographique
- Une expérience de caractère de signalisation
: le Roissy
- Mes réflexions concernant un caractère
de signalisation
- Affiné, le Roissy est devenu le Frutiger
- Analyse et construction du Frutiger
- Aujourd'hui, les 9 séries du Frutiger numérisé
- Quelques écritures historiques dessinées
par Adrian Frutiger : l'Herculanum, l'Ondine, la reprise du Didot
pour le Linotype
- Exemple d'une écriture d'une autre civilisation
: le Devanagari
Concevoir un logo
- Quelques considérations au sujet des images
de marque
- Logotypes et monogrammes
- Ce fameux « graphisme suisse » !
- Quelques études de logos
- Quelques logos réalisés par Adrian
Frutiger
Épilogue
Courte biographie d'Adrian Frutiger
Liste des caractères créés par Adrian Frutiger
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