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matière typographique, la fin du XXe siècle a été
marquée par une explosion créatrice sans précédent.
La mise à disposition au plus grand nombre des techniques
complexes de la typographie par le biais de linformatique,
a en effet permis lavènement de ce que lon
pourrait appeler un véritable nouveau (dés)ordre
typographique. Autrefois, la typographie était considérée
comme un art, se pratiquait avec des outils complexes et était
pratiquée par des spécialistes. Aujourdhui
elle reste un art, mais jongle avec des outils abstraits, des
ordinateurs et des logiciels sophistiqués. De plus, elle
est de plus en plus le fait de non-spécialistes, venus
à la typographie avec la vulgarisation de linformatique.
Limage de la typographie est passée dun artisanat
à une dimension sociale, culturelle, technique et artistique
plus poussée.
Concrètement, cela sest traduit par une explosion de
la création de polices de caractères codées
numériquement de qualité variable. Cette abondance,
et la facilité dutilisation des logiciels de PAO de type
PageMaker, Xpress voire Word a dans un premier temps engendré
un déferlement créatif, qui a malheureusement eu
pour conséquence un appauvrissement de la qualité
typographique. Pourtant, la médiocrité densemble
de ces travaux sont plus imputables au manque de formation quà
la technologie elle-même.
Paradoxalement, cette maturité sest accompagnée
dun retour à un certain conformisme. Rejetant les
possibilités créatrices des nouvelles polices mises
à leur disposition, les graphistes ont aujourdhui
massivement recours aux polices qui ont fait les beaux jours de
la typographie du milieu de notre siècle. Si on est loin
de la véritable domination, tyrannie ont dit certains,
qua exercé lHelvetica dans les années
1950 à 70, il nen reste pas moins que les caractères
dominants dans la publicité contemporaine datent en moyenne
dune cinquantaine dannées. Des études
datant des années 1990 à 1992, réalisées
sur des publicités, ont montré la prédominance
de polices comme le Futura, lUnivers, lHelvetica,
le Times, le Bodoni ou le Garamond.
Cette monotonie typographique est pourtant dommageable, surtout
quand on réfléchit à limpact dune
typographie originale dans linconscient du lecteur et du
surfeur ! Il faut donc que le typographe, reprenne à son
compte la citation dEmile Ruder (Typographie, 1967)
et ouvre ses horizons
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