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Comment êtes vous devenu dessinateur de caractères ? Pour satisfaire un besoin de caractères ;-) Quelqu’une avait écrit les chiffres de pagination d’un journal scolaire à la main. Je les avais trouvés très laids et voulais faire quelque chose. C’est toujours le cas aujourd’hui… Un Hollandais à Berlin… pourquoi cette expatriation ? J’ai travaillé à Amsterdam pendant quatre ans. J’ai alors cherché de nouveaux défis et je trouvais Amsterdam trop petite. Erik Spiekermann m’a proposé un boulot chez MetaDesign. J’étais célibataire, j’ai accepté. Quatre ans plus tard, j’ai reçu des propositions pour enseigner et j’étais souvent solliciter pour des tâches extérieures à l’agence. J’ai décidé de devenir indépendant et de créer ma société. Même si je rentre souvent voir mes proches aux Pays-Bas, je n’ai jamais senti le besoin de revenir. Et mon fils bilingue (8 ans) aime son école allemande ;-) Vous êtes l’auteur de la théorie de l’interpolation et plus généralement semblez avoir une approche assez scientifique du dessin de caractères. Reste-t-il de la place pour l’instinct artistique et la spontanéité ? Bien sûr! Il suffit de voir mes travaux de calligraphie ou d’illustration. Je pense que le dessin de caractères relève à la fois de l’intuition et du calcul. Si il n’était que rationalité, vous obtiendriez des polices à la fois malsaines et antipathiques. Lorsque vous devez convaincre un non-spécialiste, quels sont les principaux arguments que vous utilisez pour le convaincre de choisir TheSans ? Elle est d’inspiration humanistique, sympathique, possède de belles italiques, de nombreuses graisses et de goodies typographiques. Mais in fine, c’est surtout une affaire de goût : je n’insisterai donc jamais trop pour convaincre quelqu’un. Vos caractères sont largement utilisés par les journaux. Avez-vous un intérêt particulier pour les spécificités typographiques de ces clients ? J’ai toujours aimé réfléchir sur des problèmes techniques et résoudre des problèmes visuels avec le dessin de caractères. Les journaux proposent beaucoup de ces défis : le processus d’imprimerie est moins précis que l’impression offset, le papier est souvent plus grossier. De plus le process de conception offre moins de temps pour les discussions et les subtilités ; le rôle de la typo en sort renforcé. Maintenant que vous avez créé une des familles de caractères les plus marquantes de ces 20 dernières années, quell peut bien être le défi typographique qui vous motive dans le domaine du design ? Résoudre des problèmes de communication, render les choses meilleures qu’elles ne sont. Sur votre site, vous proposez une animation de votre TheSans. Pensez-vous qu’internet a changé la manière de promouvoir une typo ? Bien sûr. Moins d’impression, moins d’encre, moins de délais, plus de gifs, tifs, jpgs, pdfs, pngs, swfs. Et de plus un accès aux plus beaux caractères du monde en quelques clics de souris. Dernière question: pourquoi « Luc(as) » ? |
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