|
Créée
au XVIe siècle, l’Imprimerie Nationale possède un
patrimoine unique qui comprend outré des presses anciennes, des
livres, une des plus importantes collections de poinçon (dont
ceux de Garamond pour les fameux Grecs du Roi). Afin de se conformer
aux directives européennes en matière de concurrence,
le gouvernement français a entamé un processus de transformation
de l’établissement en société commerciale
à capitaux publics pour le moment sans trop savoir ce qu’il
ferait sur le long terme du patrimoine historique - dont une partie
a été classé “monument historique”.
Un mouvement vigoureux s’est alors élevé pour protéger
l’“atelier du livre” qui comprends les activités
de gravage de poinçons (“cabinet des poinçons”),
le savoir-faire en matière de composition des caractères
historiques et exotiques, d’impression et d’illustration.
Les membres de ce mouvement regroupé dans le collectif Garamonpatrimoine
soutiennent qu’il ne faut pas disperser ce patrimoine au regard
de ses fonctions qui vont de la stricte conservation patrimoniale (musée),
à la création de caractère, la publication d’ouvrages
et la recherche. Ils estiment de surcroît que l’Imprimerie
Nationale ne doit plus dépendre d’un ministère que
ne considère que l’aspect commercial de son activité.
 Une
pétition a été signée pour défendre
cette cause par aujourd’hui plus de 25 000 personnes à travers
le monde et a été présenté en mai 2005 au
Président de la République. On peut encore la signer en
cliquant
ici.
Perspectives
A ce jour, la direction de l’Imprimerie nationale a isolé
son secteur patrimonial du secteur industriel et l’a nommé
“Atelier du livre d’art et de l’estampe”. Ce département
comporte le cabinet des poinçons, la bibliothèque historique
et l’atelier. L’atelier de fonderie, toujours en fonctionnement,
permet d’assurer la maîtrise de la chaîne typographique
traditionnelle complète. Il a été installé
temporairement dans des locaux trop petits à Ivry-sur-Seine.
Deux projets aujourd’hui sont actuellement
étudiés.
Le projet officiel, imaginé notamment
par le cabinet du ministre de la Culture, consisterait à regrouper
à la bibliothèque de l’Arsenal qui relève de la
Bibliothèque Nationale de France la collection d’ouvrages et
le cabinet des poinçons. Il impliquerait la disparition de l’atelier
traditionnel.
Le projet défendu par le collectif
Garamonpatrimoine se veut résolument tourné vers l’avenir
dans lequel la production de l’atelier serait maintenue et articulée
à l’enseignement, à la formation et à la recherche.
Deux pistes concrètes vont dans ce sens :
 -
celui de la “Maison internationale de L’Illustration”
avec le soutien des collectivités territoriales et de l’Université
Paris 13.
- celui de l’Ecole Estienne des arts et industries graphiques,
qui est, au niveau national, le lieu de référence et
d’excellence pour l’enseignement des arts graphiques et
des métiers du livre et qui souhaiterait accueillir le patrimoine
de l’Imprimerie nationale et faire vivre l’atelier du livre
de l’IN en l’associant étroitement à son projet
pédagogique.
Site internet: Garamonpatrimoine.org
Article associé: Photoreportage
à l’Imprimerie Nationale.
|
