Planète typographie MyFonts
Dennis Ortiz-Lopez

 

[Janvier 2003]
“La typographie est la forme d’art qui enregistre l’essence de la création humaine pour les générations futures. Dérivée des images peintes dans les grottes préhistoriques pour aboutir aux images digitales en ligne, la typographie rend le savoir humain accessible à tous aujourd’hui et dans l’avenir.”
Siynn bar-Diyonn / Dennis Ortiz-Lopez


Dennis
Ortiz-Lopez

Pouvez-vous présenter en quelques mots ?

J’ai suivi les cours de l’Université d’Etat de Californie à Long Beach où j’ai complété des études de dessin en mécanique au Compton College. J’ai quitté la CSULB pour poursuivre une carrière professionnelle en graphisme. J’ai déménagé à New-York au milieu des années 1970 où j’ai été confronté à une barrière raciale qui m’a empêché de trouver du travail dans mon domaine et je me suis mis en retrait de l’activité typographique pendant quelques années.

En 1979, le magazine Rolling Stone m’a engagé dans leur équipe de typographes (Mary Shannahan/Bea Feitler/Christopher Austopchuk puis Fred Woodward/Gail Anderson) et m’a carrière a pu démarrer. Rolling Stone m’a été très bénéfique et ce pendant une longue période.

J’ai quitté le magazine et suis retourné à mon travail de lettreur qui est devenu numérique en 1988 sous l’influence majeure de Jonathan Hoefler (il était trop bon, si bon qu’il en était effrayant!). J’ai pensé que devenir 100% numérique serait la meilleure solution, à défaut d’être la seule. Malheureusement, chaque année, l’activité est de moins en moins lucrative et il semblerait que la tendance ne soit pas prête de s’inverser.

Siynn bar-Diyonn ?

C’est le nom que j’ai pris quand je me suis converti au judaïsme. J’écris sous le nom de Siynn bar-Diyonn, une profession que j’aimerai bien embrasser une fois que mon activité de typo sera stabilisée.

Pourquoi avoir décidé de dessiner des polices de caractères ?

De toutes les choses que je peux dessiner, les typos sont les plus simples et les plus faciles à faire.

D’où vient votre inspiration ?

Je suis un authentique artiste commercial, et en tant que tel, ma principale motivation est l’argent.

Sur quel projet vous travaillez en ce moment ? Et dans le futur ?

Je suis en train de créer une série de typos pour le magazine Elle et j’ai commencé un projet pour Hadassah, l’organisation des femmes sionnistes. J’ai de la chance d’avoir deux bons sujets de travail en particulier avec le ralentissement observé depuis le 11 septembre 2001.

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre marché ?

Le gros de mes revenus provient des typos customisées, logos, couvertures et autres travaux pour des publications. Même si je vend plus de 100 fontes dans le monde entier, cela ne rapporte presque rien: moins de 1000 $ par an.

Vous créez des polices hébraïques. En quoi est-ce différent du travail de création de typo latines ?

L’hébreu suit certaines règles qui ont perduré à travers les âges. La manière dont les lettres sont dessinées, la manière dont elles sont assemblées aussi bien que les nuances dans la structure de certaines lettres font de l’hébreu une écriture proche de son passé culturel et archéologique?. En outre, l’hébreu est la langue que Dieu parle. Ce qui constitue un sacré défi.


Article associé: Signpainter, portrait de caractère (Janvier 2003).