Pouvez-vous présenter en quelques mots
?
J’ai suivi les cours de l’Université d’Etat de
Californie à Long Beach où j’ai complété
des études de dessin en mécanique au Compton College.
J’ai quitté la CSULB pour poursuivre une carrière professionnelle
en graphisme. J’ai déménagé à New-York au
milieu des années 1970 où j’ai été confronté
à une barrière raciale qui m’a empêché de
trouver du travail dans mon domaine et je me suis mis en retrait de
l’activité typographique pendant quelques années.
En 1979,
le magazine Rolling Stone m’a engagé dans leur équipe
de typographes (Mary Shannahan/Bea Feitler/Christopher Austopchuk puis
Fred Woodward/Gail Anderson) et m’a carrière a pu démarrer.
Rolling Stone m’a été très bénéfique
et ce pendant une longue période.
J’ai quitté
le magazine et suis retourné à mon travail de lettreur
qui est devenu numérique en 1988 sous l’influence majeure de
Jonathan Hoefler (il était trop bon, si bon qu’il en était
effrayant!). J’ai pensé que devenir 100% numérique serait
la meilleure solution, à défaut d’être la seule.
Malheureusement, chaque année, l’activité est de moins
en moins lucrative et il semblerait que la tendance ne soit pas prête
de s’inverser.
Siynn bar-Diyonn ?
C’est le nom que j’ai pris quand je me suis converti
au judaïsme. J’écris sous le nom de Siynn bar-Diyonn, une
profession que j’aimerai bien embrasser une fois que mon activité
de typo sera stabilisée.
Pourquoi avoir décidé de dessiner
des polices de caractères ?
De toutes les choses que je peux dessiner,
les typos sont les plus simples et les plus faciles à faire.
D’où vient votre inspiration ?
Je suis un authentique artiste commercial, et en tant
que tel, ma principale motivation est l’argent.
Sur quel projet vous travaillez en ce moment
? Et dans le futur ?
Je
suis en train de créer une série de typos pour le magazine
Elle et j’ai commencé un projet pour Hadassah, l’organisation
des femmes sionnistes. J’ai de la chance d’avoir deux bons sujets de
travail en particulier avec le ralentissement observé depuis
le 11 septembre 2001.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre marché
?
Le
gros de mes revenus provient des typos customisées, logos, couvertures
et autres travaux pour des publications. Même si je vend plus
de 100 fontes dans le monde entier, cela ne rapporte presque rien: moins
de 1000 $ par an.
Vous créez des polices hébraïques.
En quoi est-ce différent du travail de création de typo latines
?
L’hébreu
suit certaines règles qui ont perduré à travers
les âges. La manière dont les lettres sont dessinées,
la manière dont elles sont assemblées aussi bien que les
nuances dans la structure de certaines lettres font de l’hébreu
une écriture proche de son passé culturel et archéologique?.
En outre, l’hébreu est la langue que Dieu parle. Ce qui constitue
un sacré défi.

Article associé: Signpainter,
portrait de caractère (Janvier 2003).
|