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Que signifie P22 ? “P22” ne signifie… rien. J’ai trouvé ces trois signes sur un tampon de caoutchouc composé en caractères sans serif. Le nom a été utilisé pour plusieurs projets artistiques/commerciaux au collège puis à l’université. Pouvez-vous expliquer l’organisation des collections (P22 / IHOF / Lanston / Rimmer / Sherwood) de polices de caractères distribuées sur le site P22.com ? P22 a commencé son activité en vendant des ensembles (packages) de polices de caractères vendus dans les boutiques de souvenirs de grands musées. Tous les designs ont été réalisés en interne et licenciés aux musées et aux fondations. IHOF (International House of Fonts) a été créée pour “griffer” a) les polices de caractères non vendus en packages, b) les polices de caractères vendus seulement en ligne et c) de dessinateurs qui ne travaillent pas chez P22. Comment avez vous découvert votre intérêt pour le dessin de caractères ? Je cherchais des choses qui n’existaient pas. Si vous ne pouvez pas les trouver… alors vous les faites. Si elles existent déjà mais non dans la forme souhaitée, améliorez les. Vous proposez souvent dans vos packages, une police de caractères de symboles (dingbats)… Le marketing originel des polices P22 comportait des caractères de titrage mais aussi des symboles ou des ornements afin de toucher un marché moins pointu et toucher plus de non designers. Ceci explique qu’à peu près tous les packages comprennent une police ornementale. En plus, elles sont amusantes à créer et utiliser… Vous aimez dessiner des caractères à forte connotation historique (Art Nouveau, Arts & Crafts, Constructivisme). Comment choisissez vous vos thèmes ? Et où dénichez vous vos sources ? Les sources viennent de partout. Nous avons bâti une grande bibliothèque de design spécialisée mais avons également accès aux collections des musées avec qui nous collaborons. Le choix des thèmes à évoluer. Dans les premières années de P22, il fallait que le package soit suffisament commercial que l’on puisse en vendre suffisament pour couvrir les frais de packaging et de pressage de CD. Un autre partie de vos productions sont des adaptations digitales d’écritures manuscrites d’artistes célèbres (la plus connue est celle de Paul Cézanne)… C’est encore lié aux thèmes d’histoire de l’art et du design que P22 a réalisé pour des musées. Cezanne a été commandé à l’origine par le Musée des Beaux Arts de Philadelphie pour une exposition consacrée à Paul Cézanne. Ils ne demandaient pas un caractère de type manuscrit, mais voulaient juste une police de caractères, l’exposition approchant. L’équipe avec qui je travaillais venait juste de finir un projet pour le Musée Guggenheim relatif à la collection d’art de Josef Albers. Pour Cezanne nous voulions quelque chose de plus libre. Comme il n’existait aucun caractère convainquant inspiré de l’écriture de Cezanne, nous l’avons réalisé. D’un point de vue typographique, est-ce le même travail de digitaliser une écriture manuscrite et de dessiner un caractère romain ? L’approche est complètement différent à la numérisation. Une typo manuscrite s’apparente plus à de la peinture et une type romaine plus à de l’architecture. Quel sera votre prochain projet historique typographique ? Le fameux projet a commencé il y a cinq ans. Il s’agit d’un roman ancien numérisé de trois manières différentes par trois designers différents. Il s’agit d’un projet expérimental pour les designers. Pour moi, il s’agit de faire représentation numérique de cette forme classique si elle avait donné lieu à une gravure sur plomb traditionnel avec ses irrégularités naturelles. Pour Paul Hunt, il s’agit de dessiner un caractère très propre sans irrégularités (comme si les graveurs du XVIe siècle avaient accès à Fontlab). Quant à Colin Kahn, il va utiliser des scans sous encrées des pages afin de réaliser un caractère Opentype qui présentera des distorsions aléatoires. Les trois versions auront les même métriques.
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