«
Une lettre ne joue pas seulement un rôle dans le mot, elle est
aussi quelque chose qui a une fin en soi. » Cest par cette
citation dEric Gill que souvre le dossier de presse présentant
les Kakebotons,
les dernières créations dAlbert Boton.
Pour
une fois, il a décidé de travailler pour lui-même
: « Le but du travail était de se faire uniquement plaisir.
». Il a choisi pour sexprimer de prendre la forme du kakémono
(en japonais : qui est suspendu) pour son aspect pratique
: « un kakémono se case assez facilement, dans une entrée,
dans un couloir
ça se range partout. (
) Ca remue
un couloir. Ca remue une entrée. Ca donne une pêche à
un lieu quelconque. (
) Javais découvert ça
quand javais fait une carte postale pour des amis. Une carte de
vu. Ils mavaient demandé le mot caractère.
Et sur ce mot, je devais faire quelque chose. Jai fait un travail
un peu comme ça : des lettres cassées, décentrées,
coupées. »
Sur ce support atypique, Albert Boton sest concentré
sur la recherche de « la bonne vibration », « le pur
plaisir esthétique, labstraction uniquement ». «
Après 30 ou 40 ans à contrôler mes signes, je mamuse
à les déglinguer ». Une démarche déconstructive
à lopposé de la démarche traditionnelle du
designer.
Autre particularité de ce travail original : les
kakebotons ont été composés à partir de
lettres tirés dalphabets dessinés par Albert lui-même.
In fine, cette démarche originale répond
à un postulat énoncé par le grand Frederic Goudy
lui-même : « lil est le juge suprême de
la forme. ». Et la finalité du travail dAlbert Boton,
« est que le résultat soit beau ».
       

Site
web : Kakeboton.com
Article associé: Albert
Boton, interview (Avril 2006)
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